Selon le rapport Gallup 2024, le bien-être au travail a stagné, voire régressé à l’échelle mondiale. Cette tendance inquiétante soulève des questions essentielles sur les facteurs qui influencent la satisfaction et l’engagement des employés, notamment dans un contexte africain marqué par une croissance économique rapide et des transformations sociales profondes.
Cette question du bien-être et de l’engagement au travail renvoie à la question du rôle crucial du manager, qui est appelé à jouer un rôle de pivot dans la création d’environnements de travail sains et stimulants. En effet, les pratiques managériales ont un impact direct sur la motivation, la productivité et la fidélisation des employés.
Cet article vise à explorer les facteurs qui influencent le bien-être et l’engagement des employés, avec un focus particulier sur les régions de l’Afrique francophone. Nous examinons d’abord l’état actuel de la santé mentale et du bien-être des employés dans ces régions, en nous basant sur des données mondiales et locales. Ensuite, nous analyserons les pratiques managériales impactant le bien-être et l’engagement des employés africains. Enfin, nous verrons en quoi le coaching de dirigeant peut contribuer à améliorer la situation.
Un constat alarmant : Des indicateurs au rouge
L’étude Gallup 2024 révèle une tendance inquiétante : le bien-être au travail se dégrade à l’échelle mondiale. Les employés, de tous les continents, expriment un niveau d’ engagement de plus en plus faible dans leurs activités professionnelles. Cette désaffection se traduit par une baisse de la productivité, une augmentation de l’absentéisme et un chiffre d’affaires plus élevé. Les conséquences de cette situation sont multiples et touchent tant les individus que les entreprises.
C’est dans ce contexte général que la situation de l’Afrique subsaharienne apparaît particulièrement préoccupante. Selon cette même étude, seulement 20 % des employés en Afrique subsaharienne se déclarent engagés dans leur travail, un chiffre bien inférieur à la moyenne mondiale. Cette faible implication se traduit par des niveaux élevés de stress et d’épuisement professionnel. Dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne , les chiffres sont sans appel. 63 % des employés déclarent être « non engagés » dans leur travail, dans des pays comme :
- Le Bénin
- Le Burkina Faso
- La Côte d’Ivoire
- La République démocratique du Congo
- Le Gabon,
- La Guinée
- Le Mali
- Le Niger
- La République du Congo
- Le Sénégal
- Le Togo
Ce désengagement se traduit par une forte propension à rechercher de nouvelles opportunités professionnelles, puisque 75 % d’entre eux surveillent activement ou recherchent activement un nouvel emploi.
Parallèlement à ce désengagement, les employés de ces mêmes pays expriment un sentiment de solitude exprimé, avec 26 % d’entre eux qui déclarent se sentir seuls. Ce sentiment de solitude est souvent associé à des émotions négatives intenses : 48 % des employés ressentent du stress, 28 % de la tristesse et 25 % de la colère. Ces émotions négatives, ressenties quotidiennement, ont un impact significatif sur la santé mentale et le bien-être des employés, affectant ainsi leur productivité et leur satisfaction au travail.
Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir pour améliorer les conditions de travail sur le continent. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce constat alarmant. Tout d’abord, la pandémie de COVID-19 a bouleversé les modes de travail et exacerbé les problèmes existants. Les confinements, les incertitudes économiques et les craintes pour la santé ont pesé lourdement sur le moral des salariés.
De plus, les transformations numériques rapides, bien que créant de nouvelles opportunités, ont également engendré de nouvelles formes de stress liées à la surcharge de travail et à la nécessité d’acquérir de nouvelles compétences. Enfin, les inégalités socio-économiques persistantes, notamment en termes d’accès à l’éducation et aux soins de santé, contribuent à fragiliser le bien-être des travailleurs africains.
Des conditions de travail précaires et des opportunités limitées
Les conditions de travail précaires sont un obstacle majeur au bien-être des travailleurs en Afrique subsaharienne. Une grande partie de la population active travaille dans le secteur informel, où les droits des travailleurs sont souvent bafoués. En Afrique francophone, par exemple, près de 80 % de la population active travaille dans l’informel, sans bénéficier de contrats de travail, de protection sociale ou d’accès aux soins de santé.
Ces travailleurs sont souvent confrontés à des horaires de travail irréguliers, à des salaires bas et à des conditions de travail dangereuses.
Par ailleurs, les opportunités de développement professionnel sont limitées, notamment dans les zones rurales. Selon une étude de la Banque mondiale, moins de 2 % des employés en Afrique subsaharienne ont accès à une formation professionnelle continue. Cette situation est particulièrement marquée dans des pays comme le Burkina Faso et le Niger, où les taux d’alphabétisation sont faibles et où les infrastructures éducatives sont sous-dimensionnées. Le manque de compétences et de qualifications réduit les perspectives d’emploi et contribue à la précarité.
Pour les entreprises internationales, ces conditions de travail précaires présentent de nombreux défis. Il devient de plus en plus difficile de recruter et de retenir les talents qualifiés et engagés dans un contexte où les opportunités d’emploi sont rares et où les conditions de travail sont parfois difficiles. De plus, les employés développent plus difficilement un sentiment d’appartenance à l’entreprise et sont donc moins enclins à adopter des comportements responsables et autonomes.
Les conséquences de ce contexte professionnel se font ressentir à plusieurs niveaux : les entreprises font face à un chiffre d’affaires élevé, à des coûts de recrutement importants et à une baisse de la productivité.
Le rôle central du manager : Un levier pour le changement
Le manager joue un rôle crucial dans l’amélioration du bien-être au travail . Un leader qui inspire ses collaborateurs, les encourage à donner le meilleur d’eux-mêmes et crée un sentiment d’appartenance peut considérablement améliorer l’ engagement , le bien-être au travail et donc la performance de ses équipes.
Des études ont montré que dans les entreprises où les managers ont suivi une formation en leadership , les équipes sont plus engagées, plus productives et moins susceptibles de quitter l’entreprise. (2)
L’étude Gallup montre également que le niveau d’ engagement des managers eux-mêmes a un effet direct sur l’engagement de leur équipe. Ainsi, dans les entreprises où les trois quarts des managers sont engagés, sept employés non-managers sur dix le sont aussi.
Les opportunités de développement des leaders et managers, dont la formation et le coaching, par exemple, contribuent à améliorer leur niveau d’engagement, leur rôle d’exemplarité et leur capacité à s’adapter à chaque style de collaborateur.
Cependant, de nombreux managers en Afrique francophone manquent des compétences nécessaires pour incarner un leadership inspirant et les opportunités de développement de leurs compétences managériales sont souvent insuffisantes.
Le Coaching de leadership comme solution
Le coaching de leadership apparaît comme une solution précieuse pour aider les dirigeants africains à améliorer l’engagement et le bien-être des employés. Le coaching de leadership fournit un soutien stratégique pour le développement des compétences managériales, permettant aux dirigeants de mieux comprendre et d’aborder les défis liés à l’engagement des employés.
En travaillant avec un coach , les dirigeants peuvent acquérir des compétences essentielles telles que :
- Savoir s’adapter à tous les styles de collaborateurs,
- Mieux responsabiliser ses équipes,
- Savoir s’affirmer tout en faisant preuve de bienveillance,
- Trouver l’équilibre entre fermeté et souplesse,
- Apprendre à déléguer, savoir donner du sens
- Savoir donner du feedback positif et constructif,
- Savoir partager leur vision pour mieux embarquer leurs collaborateurs…
Le coaching de leadership aide aussi les dirigeants à se sentir moins seuls, à bénéficier d’une bulle de réflexion où ils peuvent prendre du recul sur leur pratique, échanger et réfléchir à des actions concrètes à mettre en place. Ces temps de travail contribuent grandement à la motivation des dirigeants et à leur propre engagement , élément crucial pour l’engagement de leurs propres équipes.
Ainsi, le coaching de leadership contribue à améliorer le bien-être au travail , la reconnaissance et le développement professionnel. En favorisant une culture de bien-être et en offrant un soutien continu aux dirigeants, le coaching de dirigeant peut jouer un rôle déterminant dans l’amélioration de l’engagement des employés et la création d’un environnement de travail plus positif et productif.
En conclusion, le bien-être au travail est un enjeu majeur pour l’Afrique subsaharienne. Pour améliorer la situation, il est nécessaire de mettre en œuvre des actions à tous les niveaux, en impliquant les entreprises, les gouvernements et la société civile. Le rôle des dirigeants d’équipe est central dans ce processus. En développant leurs compétences comportementales et en développant leur leadership, les managers peuvent contribuer à créer des environnements de travail plus sains et plus productifs.
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Sandrine Saliba est Coach Exécutif Sénior certifiée Master Coach Certified (MCC) par la Fédération Internationale de Coaching (ICF). Elle est également formatrice au métier de Coach (RNCP et niv 2) et Superviseur de coach ESQA.
sources
Études Gallup 2024 : État des lieux de travail dans le monde – LA VOIX DES EMPLOYÉS DU MONDE :
https://drive.google.com/file/d/19zy8zm049uAX9UdioCmRoB-Y2HmBN0j9/view?usp=sharing
https://www.neovation.com/learn/97-why-is-leadership-training-important-for-upskilling-employees
https://deakinco.com/resource/developing-effective-teams-starts-with-leadership/
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