Dans cette série « Dans le bureau du coach », je partage des cas réels vécus en séance. Des histoires de leaders qui cherchent à comprendre, s’ajuster et accroître leur leadership. Parce que le coaching n’est pas un luxe, c’est un espace de réflexion et de lucidité : on y apprend à lire les dynamiques invisibles, à mieux se comprendre pour mieux agir.
En trois séances seulement, ma cliente a réussi à sortir d’une impasse relationnelle avec son manager et à retrouver sa capacité d’influence et de coopération.
Le contexte
La cliente coachée est adjointe au directeur d’une grande entreprise américaine. c’est une femme brillante, investie, respectée. Lorsqu’elle arrive en séance, elle est préoccupée et pose le ton : « Mon nouveau chef ne descend pas l’info. Je ne sais pas comment me positionner avec lui, son style m’agace ! »
Le précédent manager avec qui elle s’entendait bien vient de partir, et ce nouveau N+1 semble vouloir imposer sa marque, sans mesurer les changements déjà engagés avant son arrivée. Elle a dit : « Il agit en verticalité. Il veut tout décider, ne partager pas l’autorité. Et en plus il n’est pas juste. »
Ce que nous avons exploré ensemble
En creusant, elle identifie deux points clés qui peuvent expliquer son ressenti :
- Sa valeur de justice est bousculée.
- Son besoin de sens n’est plus nourri.
Et, en arrière-plan, elle exprime une peur : celle d’être mise à l’écart , de ne plus avoir sa place .
Nos échanges lui permettent d’explorer les idées qui entretiennent sa charge émotionnelle. Des pensées du type :
-« Il est surtout centré sur ses propres intérêts et ne tient pas compte de ce que les équipes ont déjà mis en place avant lui » « Il agit en verticalité et de façon autoritaire, c’est inadmissible à son niveau » « Il impose les choses à tout le monde »
« Il n’est pas juste et couvre certaines personnes protégées par l’entreprise »
Elle se rend compte que sa lecture de la situation la maintient dans une posture de méfiance voir de défiance, dit-elle. Au fur et à mesure de nos rendez-vous, elle s’autorise à remettre en question ses clés de lecture pour retrouver de la liberté intérieure .
Nous explorons quelques pistes comme : « que dois-je faire évoluer dans mon état d’esprit pour conserver l’envie de construire la relation ? », « Et si je pouvais influencer la relation, malgré son comportement, que pourrais-je faire ? », « Que voudrais-je dire prendre ma place et m’imposer ? ».
Nos discussions lui font également prendre conscience qu’elle a des atouts sur la situation ; elle connaît bien les systèmes et leurs interactions, elle dispose d’éléments que le manager (nouvellement recruté) ne possède pas, elle est très reconnue en interne et elle maîtrise par ailleurs son périmètre – quand son chef est en zone d’inconfort et cherche à contrôler pour se rassurer.
Ce déplacement de perspective a ouvert un nouvel espace d’action.
Le moment où le coaching bascule et le changement s’opère
Un moment fort de l’une de nos 3 séances intervient quand elle analyse finement le comportement de son N+1 pour mieux ajuster le sien et se mettre sur la même fréquence.
Elle note par exemple « qu’il écrit peu et va toujours voire directement les gens. Il répond vite, il aime la réactivité et est toujours très direct et spontané quand elle, a parfois tendance à hésiter »
En miroir, elle décide :
- d’aller le voir directement et de ne plus faire d’emails, qu’il n’a pas le temps de lire,
- de lui parler franchement,
- de le challenger avec respect,
- d’adopter un rythme plus direct et plus rapide.
En trois séances, le renversement se produit
Ce qui l’irritait devient une clé de compréhension . Fils N+1, jusque-là éloigné, s’ouvre. Il commence à la nourrir davantage d’informations, lui confie de nouveaux dossiers, et lui laisse enfin une réelle autonomie .
« J’ai l’impression qu’on retrouve enfin une complémentarité » me dit-elle.
Ce que ce cas nous enseigne
Le coaching est un lieu pour retrouver son pouvoir d’agir .
Comprendre nos valeurs, nos besoins et nos angles de vue, c’est ouvrir la voie à des ajustements concrets dans la relation.
Parfois, il faut reconfigurer son état d’esprit pour cesser de subir et redevenir acteur.
Et parfois, un changement subtil de posture suffit à transformer la dynamique… et à rétablir la confiance et la relation.
Et vous, comment réagirssez-vous lorsque vous avez du mal à collaborer avec un collègue au profil fort différent du votre ? Cherchez-vous à vous adapter… ou à résister ?
Pour plus d’informations sur le coaching de leadership, consultez notre offre : https://prolifecoaching.fr/programme-managers-agiles-et-performants/
Sandrine Saliba est Coach Exécutif Sénior certifiée Master Coach Certified (MCC) par la Fédération Internationale de Coaching (ICF) et Senior Practitioner par l’EMCC. Elle est également formatrice au métier de Coach (RNCP et niv 2), Mentor et Superviseur de coach accrédité ESIA.
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